À Zarzis, là où les vagues de la mer rencontrent les sables du désert, ma tante Aïcha tisse une histoire tunisienne authentique à travers la fabrication des épices Akkaria, héritée de son défunt mari, Amm Ali. Avec un savoir-faire artisanal et un amour profondément enraciné, elle préserve un patrimoine imprégné des souvenirs de la terre et de la mer, offrant ainsi une image éclatante de la femme tunisienne et de l’authenticité de l’héritage populaire.
Ma tante Aïcha dit :
« Les épices, ce n’est pas juste des aromates que l’on mélange, c’est le parfum du pays, celui de mon grand-père et de ma grand-mère, le parfum de la terre et de la mer réunis. »


Dès ses premières années, elle a appris l’art de fabriquer les épices dans sa première maison, observant Amm Ali mélanger fenugrec, cumin, carvi et d’autres ingrédients pour créer un mélange unique, empreint de l’empreinte familiale et de la mémoire du lieu.

Aujourd’hui, Aïcha garde ce secret comme un trésor, et continue de travailler de ses mains, comme si elle pétrissait l’histoire pour la disperser dans l’air, en un mélange d’épices qui condense le temps et l’identité.


Pour elle, les épices ne sont pas seulement un assemblage d’aromates, mais « le parfum des ancêtres, celui de la générosité et de la fraternité », comme elle aime le répéter. Chaque mélange qu’elle prépare raconte une histoire, et chaque effluve ravive l’image des femmes qui savaient créer l’espoir à partir des détails simples de la vie quotidienne.

Depuis sa maison modeste à Zarzis, ma tante Aïcha tisse un pont entre les générations. Elle ne fabrique pas seulement des épices : elle compose une trame narrative sur la femme tunisienne qui protège son patrimoine avec amour et lui insuffle une nouvelle vie à chaque préparation.

Son empreinte dépasse la cuisine pour atteindre la grande table de la patrie. C’est une femme qui fait la différence à partir des plus petits détails, et qui, dans chaque pot d’épices, glisse un message d’amour, de mémoire et d’identité.
Son histoire est une invitation à méditer sur le charme de la simplicité, et sur la capacité d’une seule femme à transformer le parfum des épices en mémoire d’un pays, et une saveur en poème qui traverse les générations.